Mariquita, un petit village perdu dans la forêt colombienne, 1992. Des guerilleros enlèvent les hommes et les garçons de plus de 12 ans. Livrées à elles-mêmes, les femmes laissent le village tomber en ruine. Rosalba décide de prendre les choses en main et embauche une institutrice pour éduquer les enfants. D’autres femmes se redressent – Francisca, veuve d’un grippe-sou notoire, mène la grande vie après avoir découvert plusieurs millions de pesos sous le plancher de sa maison – pendant que d’autres sombrent – Emilia, 73 ans, ancienne tenancière de bordel, est ruinée par les célibataires frustrées qui ont repris sa maison close!
Un premier roman baroque, fantaisiste, foisonnant, généreux, dans une langue poétique, burlesque et inventive.
Le titre et la quatrième couverture m’ont donné envie de lire ce livre, pensant qu’il était un concentré d’humour et c’est le cas. Nous sommes la plupart du temps dans ce village de femmes : Mariquita
Les hommes ont été amenés par les guérilleros, leurs veuves se voient obligé de prendre la vie du village en main, le seul homme du village est le curé et quelques enfants. Rosalba est la première à prendre une mesure : devenir maire du village et essayé de remettre ce village en état. Mais cela est loin d’être facile surtout si on se base sur les pratiques régi par le Hommes ; elle décide avec d’autres femmes de créer la nouvelle Mariquita , un village où le temps et la vie sociale sont un pur esprit féminin. Ce concept ne manque pas h’humour.
Ce récit est aussi entrecoupé de petite histoire, certains sont émouvantes, je pense à l’histoire de Santiago : alors que son compagnon d’enfance rentre au village mourrant, Santiago se remémore leur premier amour de jeunesse. Des petits chapitres se passent à l’extérieur du village et montrent l’atrocité de la guerre qui règne en colombie.
Peu à peu, on s’attache à ces femmes qui changent en même temps que leurs villages, il y a de belles histoires sur leurs passés, surtout dans la première moitié du livre. La seconde partie est plus centrée sur leurs décisions, un peu fantasques, de changer leur façon de vivre et réorganiser la vie sociale de leur village.
Une histoire agréable à lire et à sourire.
Page d’histoire : Christophe Colomb découvrit les côtes colombiennes en 1502, dans son sillage arrivèrent des aventuriers espagnols (conquistadores) qui avaient vendu leur bien en Espagne afin de financer leur expédition. La République de la Grande Colombie regroupait les territoires de la vice-royauté. Simón Bolívar fut élu président et Francisco de Paula Santander, vice-président. Chacun de ces deux hommes est à l’origine d’un parti politique. Ainsi les partisans de Bolívar formeront le parti conservateur tandis que ceux de Santander constitueront le parti libéral. Les deux partis alternèrent au pouvoir tout au long des XIXe et XXe siècles.
Le première conflit entre conservateurs et libéraux, après la création du canal du Panama, est surnommée « Guerre des Mille Jours » (1899-1902),et coûta la vie à environ 100 000 personnes. Immédiatement après cette guerre, le Panamá est séparé de la Colombie en 1903 suite à une rébellion du groupe indépendantiste.
Le conflit armé colombien est un conflit interne en Colombie. On date son origine au milieu des années 1960 avec la création des différentes guérillas, et ne comprend donc pas la période de La Violencia. Il oppose dans les premiers temps ces guérillas d’extrême-gauche au gouvernement colombien, puis au début des années 1990 voit l’apparition de groupes paramilitaires se présentant comme une force de contre-insurrection opposées aux guérillas que l’État ne parvient pas à vaincre. En 2008, ces groupes paramilitaires sont officiellement désarmés et les guérillas sont sur la défensive face aux forces gouvernementales.